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« A la rencontre des cépages oubliés et modestes »
Depuis 2014, Bonum Vinum est à la recherche des cépages oubliés et des vins aux cépages rares, ce qui a occasionné la publication de plusieurs articles sur ce sujet.
Ces cépages oubliés, modestes, rares sont à l’honneur dans une publication récente des éditions Dunod, un ouvrage à la présentation soignée et joliment illustré : A la rencontre des cépages modestes et oubliés – l’autre goût des vins.
Les auteurs
André Deyrieux chapeaute l’ouvrage. C’est un expert et consultant en oenotourisme et en patrimoines culturels de la vigne et du vin. Il est accompagné de 11 auteurs, universitaires, chercheurs au CNRS ou simples amateurs de vins gravitant autour de l’association Rencontre des cépages modestes. A noter, parmi eux, la présence de Philippe Meyer, sociologue, journaliste, épicurien et de Dominique Hutin qui assure la préface, tous les deux bien connus sur l’antenne de France Inter.
Les cépages oubliés et modestes
Quel est l’enjeu de ce livre ?
Selon André Deyrieux, il s’agit de « lutter contre l’érosion génétique et pour la biodiversité, agir pour maintenir la richesse des patrimoines ampélographiques. L’objectif est également de valoriser économiquement des territoires ruraux […] de faire renaître les héritages de l’histoire, des traditions, des solidarités, des cultures et des fiertés locales » (p. 35-36).
Il y a un véritable engouement pour ces cépages modestes. Selon Jacky Rigaux, « Les amateurs se tournent vers des vins plus authentiques, capables de délivrer le message de leur lieu de naissance, des vins plus naturels ! » « Le réveil des cépages modestes participe à la diversité retrouvée des vins de lieux » (p.37-38). Des vins de lieux avec des cépages de peu selon Dominique Hutin. Quelles jolies formules empruntes de poésie !
Pour mettre en valeur tous ces efforts et tout ce travail de ces vignerons et vigneronnes passionnés, sont nées, sous l’égide de Philippe Meyer, les Rencontres des cépages modestes à St Côme d’Olt en 2011 pour mettre en valeur « ces petites choses de la vigne qui nous prodiguent de grands plaisirs ou tout simplement des moments agréables« . (p.21)
Mettre en valeur ces cépages oubliés, c’est aussi le long et patient travail de recherche des ampélographes tel Pierre Galet avec son dictionnaire encyclopédique des cépages qui fait référence (on dit Le Galet comme on dit Le Larousse ou Le Littré). Il faut aussi visiter les site Les cépages qui est très documenté.
Quelques cépages modestes présentés dans le livre
L’ouvrage passe en revue, par ordre alphabétique, 53 cépages oubliés retraçant l’histoire du cépage et mettant en valeur un vigneron qui le cultive et élabore des vins très souvent en agriculture biologique.
Parmi ces cépages, citons ceux que Bonum Vinum a mis en valeur précédemment :
- l’Arbane, cultivé en Champagne avec Olivier Horiot
- le Carmenère, cépage ancien du Bordelais que l’on trouve aussi à La Closerie des Moussis et au château Lagarette.
- la Counoise au Clos du Gravillas (Minervois)
- le Fer Servadou chez Stéphanie Roussel en faible quantité et Nicolas Carmaran (Aveyron)
- le Grolleau (de St Mars) chez Quentin Bourse (Azay Le Rideau)
- le Mollard au domaine Allemand (Hautes Alpes)
- la Négrette ou Pineau St Georges chez Ali Mahmoudi au château St Louis (Fronton) et en petite quantité chez Christian Chabirand, Prieuré La Chaume en Vendée
- l’Oeillade chez Thierry Navarre (St Chinian) au clos du Gravillas (Minervois) et chez Jeff Coutelou (Puymisson 34)
- le Poulsard et l’Enfariné au domaine Pignier dans le Jura
- le Romorantin au domaine des Huards, Cour-Cheverny
- le Terret au clos du Gravillas
- le Prunelart, le petit Verdot, le Mauzac rose et l’Arrufiac au curieux et mystérieux Clos du Manuscrit à Dausse (47)
- Sans oublier les cépages en cours d’identification comme cette liane qui court sur la falaise du micro domaine de Didier Mouton en Corrèze.
Ce livre nous renvoie bien sûr à l’Histoire, notamment celle des pèlerins de Compostelle qui s’abreuvaient de ces cépages anciens.